Le jour où on a fêté le Gawai chez les Bidayuhs

Publié le par Agnès et Thomas

Lieu : Cozy Zzz, Kuching, Ile de Bornéo, Malaisie, 20 juin 21h

Météo : éclaircies, forts orages en soirée

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Certains livres donnent envie de voyager et d’aller à la rencontre de populations éloignées. C’est le cas de « Au cœur de Bornéo » de Redmond O’Hanlon. Le livre raconte le voyage du naturaliste anglais et de son acolyte poète au cœur de la jungle de Bornéo et du peuple Dayak à la recherche d’un hypothétique rhinocéros blanc. Ecrit avec beaucoup d’humour et de détails, les descriptions des habitations, des rituels et les facéties du peuple Dayaks, nous avait donné envie d’aller nous aussi à la rencontre de ces hommes vivant dans les « longhouses ».

Echaudés par le prix exorbitant et le programme imposé des tours organisés par les agences de Kuching et craignant par-dessus tout le côté trop touristique, nous décidons de partir en voiture de location avec un allemand et un couple d’anglais.

Il ne faut pas s’attendre à découvrir un peuple encore sauvage au milieu de la forêt vivant de chasse et de cueillette. S’ils existent encore, ils sont surement bien cachés au fin fond de la jungle. A seulement une heure de route de Kuching, dans le village de Benuk les Bidayuhs, aussi appelés Dayak de la terre, ont malgré tout conservé leur habitat traditionnel mais l’ont adapté à la vie moderne.

Ils vivent encore dans les « longhouses », une longue maison sur pilotis et au plancher de bambou, que l’on change une fois l’an, pouvant parfois atteindre 100 m de long. Des cloisons délimitent l’espace privé de chaque famille. Un corridor ouvert sur l’extérieur tient lieu d’espace commun. Un bâtiment de bois sert aussi de salle des fêtes communale. En souvenir d’un temps pas si lointain où l’on coupait encore les têtes des ennemis, les Bidayuhs du Kampung Benuk (kampung signifie village) ont conservé quelques crânes ! La modernité quant à elle a apporté ici le satellite. Les antennes paraboliques fleurissent désormais sur le toit des longhouses.

Par chance, notre visite coïncide avec le Gawai, le festival de la récolte du riz. Jour de fête encore plus important pour ce village puisque ce soir, le ministre du Tourisme vient y faire un discours. Nous sommes invités nous aussi ! Dans les cuisines les femmes s’activent depuis le matin à préparer des plats traditionnels. Le « bamboo chicken », poulet coupé en morceaux, accompagné de citronnelle, de kéfir et autres piments et assaisonné au poivre du Sarawak que l’on fait cuire dans des tubes de bambous pendant une heure. Autre plat, le poisson salé accompagné de gingembre bouilli et de citronnelle.

Le soir venu, le village est sur son 31. Il y a foule. Une rangée de jeune fille aux costumes rouges, jaunes et noirs, les couleurs du drapeau de l’état du Sarawak, nous accueille en nous offrant une rasade de tuak, l’alcool de riz local. Les hommes arborent des larges colliers composés de coquillages, d’os et de dents d’animaux. La cérémonie commence par l’égorgement d’un poulet dans le but de faire venir la pluie. Animistes puis convertis au catholicisme les Bidayuhs continuent de pratiquer leurs rites anciens. Les danses s’enchainent. Etant les seuls touristes nous sommes vite conviés à prendre part à la fête et c’est sous l’œil des caméras que nous entrons dans la danse. L’atmosphère est très festive. Après la danse, vient l’heure du repas partagé avec les habitants et les invités. Le bamboo-chicken est un régal. Tellement bon qu’on en reprend une assiette. «It is Bidayuh KFC » me lance la gentille dame qui me remplit mon assiette pour la deuxième fois. C’est bien meilleur ! La soirée se termine pour nous après quelques verres de tuak partagé, le vin de riz local. Il est l’heure de rentrer en ville.

Une belle journée à la rencontre d’un peuple des plus sympathiques. Heureux d’avoir pu assister à cette cérémonie avec les Dayaks.

 


Sacrifice d'un poulet - Communauté Dayak

 


Danse dayak pour le Gawai festival - Benuk longhouse

  

 



Publié dans Malaisie

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