Le jour où on a goûté la fondue au satay de Melacca
Lieu : Samudera Backpackers, Melaka, Malaisie, 12 juin 18h30 (à quelques minutes à pied d’un Mc Do ouvert 24h/24. Bien pratique pour regarder les matchs de foot à 3h du mat)
Météo : Ciel bien bleu, un seul soir d’orage depuis 3 jours
Retour à la civilisation et à la chaleur sèche. Nous voici à Melacca, ville au passé glorieux et mouvementé. Melacca fut le point de rencontre des routes de commerce. Chinois, arabes et indiens s’y retrouvaient pour échanger les épices, les porcelaines et les soieries. A partir du XVème siècle la ville a été dominée tour à tour par les portugais, puis les hollandais et enfin les anglais. Melacca a conservé les vestiges de ces différentes époques.
Sur la place principale, une église et une ancienne maison gouvernementale aux murs peints en rouge brique sont de style hollandais. A quelques mètres une clock tower domine une fontaine installée en l’honneur de la reine Victoria par les habitants de Melacca. Un bastion défensif en pierre peinte en blanc est le seul vestige de l’époque portugaise. En franchissant la rivière qui sépare la ville en 2, on entre dans le quartier pittoresque et coloré de Chinatown. Les maisons anciennes s’alignent le long des rues. On retrouve les mêmes vérandas ouvertes sur la rue qu’à Georgetown mais ici, les maisons sont toutes rénovées et dédiées aux galeries d’art, aux boutiques de souvenir et aux pâtisseries qui vendent les spécialités renommées. Certaines maisons de riches marchands transformées en musée exposent du mobilier en tek incrusté de nacre chinoise. Au sol des carreaux de faïence sont d’origine anglaise. La vaisselle est en porcelaine de Chine, les verres en cristal viennent eux d’Angleterre.
Melacca est une destination très prisée des malais et des singapouriens. Le week-end, la ville est envahie et le marché de nuit est bondé. A la tombée du jour, dans les temples et les maisons de clans, on se rassemble pour danser et chanter en karaoké. Les tuk tuk s’illuminent et clignotent. Mais on regrette que le charme de Melacca soit rompu par l’important trafic. Le cœur de Chinatown est un ballet de grosses voitures cherchant une place de parking. Difficile de se balader tranquillement.
Heureusement, il y a la nourriture. Melacca est réputée pour sa cuisine Baba Nyonya. Les Baba Nyonya sont les descendants des chinois installés à Melacca et qui se sont mariés avec des malais. La cuisine est donc la fusion de recettes chinoises pour les pâtes et malaises pour le lait de coco et les épices. Nous avons passé 2 jours à tester un bon nombre de spécialités aussi délicieuses les unes que les autres. Devant les restos prisés des locaux et des touristes, on fait la queue.
Au Capitol Satay, on déguste des brochettes trempées dans une « fondue » de satay épicée. Le satay est placé dans un trou au centre de la table. Il est chauffé par en-dessous. Toutes les 5 min, une serveuse vient remuer la sauce et ajouter des épices. On a testé les œufs de caille, le tofu, les crevettes, le poulet, des knackis, des boulettes et même du pain. Délicieux et amusant en même temps. Autre plat, le Nyonya laksa, soupe de pâtes aux oeufs dans du lait de coco épicé au curry de crevette.
Au déjeuner, direction le Hoe Kee Chicken Rice Shop pour manger les chicken rice balls, le plat unique de ce restaurant. Des boulettes de riz au jus de poulet de la taille d’une balle de ping-pong (la Chine n’est pas loin !) accompagnent du poulet cuit à l’eau. On a même léché le jus …
En dessert c’est le bonheur et la profusion. Cendol, le truc dont on vous bassine les oreilles depuis quelques semaines, lait de coco, glace pilée, pandan et red beans. Divers gâteaux au pandan dont une sorte de pancake, brochettes de fruits nappés de chocolat, bonbons gélatineux nommés dodol, rouleaux de pâte sablée fourrés à la pomme ou à l’ananas …
On se fait vraiment plaisir ici.
Tuk tuk disco
Préparation du cendol
Avez-vous déjà gouté le dodol de Melacca ?