Le jour où on a marché dans les rizières autour de Sapa

Publié le par Agnès et Thomas

Lieu : Wild Lotus Hotel (au bout de la rue des bières), Hanoi, Vietnam, 24 mai 9h12

Météo : Nuageux et frais avec quelques belles éclaircies et des beaux coups de soleil

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Si la nature a donné au Vietnam la Baie d’Halong, c’est l’Homme qui a créé de ses mains les paysages de la vallée de Sapa. Le Nord du Vietnam est une région montagneuse façonnée par ses paysans. Le long de la route, sur chaque pan de la montagne, ils ont creusé des rizières qui s’étendent jusqu’au fond de la vallée. Vu d’en haut le spectacle est surréaliste et presque hypnotisant. Cela ressemble à une carte topographique. Les rizières se superposent les unes sur les autres, s’entrecroisent et forment des motifs géométriques.

L’été à Sapa est la saison des travaux dans les champs. Une seule récolte de riz par an. Nous sommes ici à environ 1600 mètres d’altitude. Les rizières sont à des stades différents. Les paysans préparent les rizières et reconstruisent les digues qui retiendront l’eau. Ils labourent les parcelles avec des buffles d’eau et des herses de métal ou de bois tandis que d’autres repiquent le riz les pieds dans la boue et le dos courbé à l’ombre de leur chapeau conique.

Les rizières forment de multiples facettes dont certaines brillent sous le soleil. Remplies d’eau elles deviennent des miroirs reflétant la course des nuages. Pleines de riz elles ressemblent à des greens de golf. Le spectacle s’étend à perte de vue ponctué par les villages où vivent différentes ethnies.

C’est le territoire des Hmong noirs, des Dzaos rouges et des Thay. Chaque ethnie possède son propre langage. Ils ne se considèrent pas comme des vietnamiens et les vietnamiens ne les considèrent pas comme des leurs. Pour la première fois nous les voyons vêtus de leurs vêtements traditionnels en ville comme dans les champs. Le costume comme signe de distinction vis-à-vis des vietnamiens.

Les Hmongs noirs portent des « chaussettes » noires enroulées autour de la jambe et attachées par un ruban de couleur. Leur habit est une robe indigo agrémentée de motifs colorés brodés. Les femmes ont de grandes boucles d’oreilles rondes et de nombreux bracelets aux poignées. Elles ont de magnifiques cheveux d’un noir profond retenus par des peignes en argent.

Les femmes Dzaos ont les sourcils et le haut du crane rasé qui leur donne un air très singulier. Les cheveux sont cachés par une coiffe rouge qui se termine par des pompons. Leur costume est décoré de pièces d’argent.

Nous sommes partis en randonnée d’une journée dans les rizières, accompagnés par une vieille dame de 70 ans que nous avions rencontré à l’hôtel. « Mamie Hmong », comme nous l’avons appelée, a fait le chemin avec nous et même devant nous ! Souriante, gentille et bonne commerçante aussi, Agnès lui achètera un bon nombre de bracelets et une paire de boucles d’oreille.   Elle nous a appris quelques mots de son dialecte. Nous nous sommes recroisés plusieurs fois dans Sapa avec de larges sourires. Une rencontre marquante qui restera dans nos souvenirs et à nos poignets.

 

 



Publié dans Vietnam

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B
<br /> <br /> Oui, c'est exact, août n'est pas la meilleure période pour visiter le nord de Luzon : c'est la saison des typhons.  Par contre, dans le Visayas, c'est moins gênant.  Pour ce qui<br /> concerne la culture en terrasse, celle du riz est quand même particulière : il faut veiller à une très bonne horizontalité des terrasses, vu que les champs doivent être inondés une partie du<br /> temps.  Cela suppose donc une bonne maîtrise de la gestion des ressources en eau, du travail de terrassement et de la mesure des niveaux.<br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Bonjour.  Article super intéressant, très belles photos.  Plusieurs pays d'Asie ont développé ce système de culture rizicoles en terrasse, dont notamment dans le nord de l'île de Luzon<br /> aux Philippines.  Tradition et savoir faire très ancien, et je me demande si les ethnies qui les ont développés dans ces régions différentes sont apparentées d'une manière ou d'une autre.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Merci. Nous avions prévu d'aller à Luzon en aout mais il semble que cela ne soit pas la bonne période (pluie). Au Pérou, les paysans ont aussi dans la région de Pisac construit des terrasses pour<br /> cultiver sur le flan des montagnes du maïs et de la pomme de terre. <br /> <br /> <br /> <br />